Article récit de voyage
Cinq choses à savoir sur le nomadisme en Mongolie

La Mongolie est connue pour ses grandes étendues sauvages et le nomadisme de sa population. Pays culturellement très riche, les amateurs d’aventures voyagent de plus en plus à travers cette contrée asiatique, à la recherche de nouveaux savoirs-faire et de nouvelles traditions. Revenant d’un voyage incroyablement enrichissant, voici les aspects les plus essentiels du mode de vie mongol que j’ai pu apprendre à connaître.

Une mosaïque de peuples vit en Mongolie. En parcourant les terres mongoles, j'ai pu rencontrer les Khadlkhas, les Oïrates, les Bouriates et les Kalmouks. C’est un pays avec énormément d’aspects culturelles et de traditions. Un voyage dans cet univers traditionnel et simple m'a fortement ému, chaque jour offrant une nouvelle aventure et de nouvelles expériences humaines. Bien que le mode de vie mongol tend à s’urbaniser tandis que le nomadisme disparaît peu à peu, j'aurais aimé pouvoir continuer à vivre avec ce peuple atypique encore longtemps, là où l’on ne s’ennuie jamais.



Un mode de vie qui privilégie la famille






La vie quotidienne des nomades est très traditionnelle et rurale, très loin du confort que nous connaissons, en tant qu’européens vivant dans des pays développés. Ils ont gardé un mode de vie très simple et libre. Les familles Kadlkhas rencontrées au cours de mon périple ne possèdaient que très peu de biens et étaient généralement assez isolées.


Les Mongols prônent l’écoute de la nature, de soi et la gestion de leur troupeau est tout ce qui leur importe. En vivant chaque jour comme eux et avec eux, on en apprend énormément sur nous même et on remet forcément en question notre façon de vivre. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis dis que mon confort parisien ne me manquait pas le moins du monde. La mondialisation touche cependant de plus en plus la Mongolie, et la jeune génération commence à avoir envie de s’urbaniser, se dirigeant de plus en plus vers les villes, en voulant se rapprocher de notre modèle de vie occidental.


Les nomades se considèrent comme très proches de la nature. C’est effectivement le cas dans leur façon de vivre et de traiter le troupeau. Mais leur concept d’écologie et d’environnement n’est pas vraiment développé, et ils n’ont pratiquement aucune connaissance des notions de recyclage, de pollution et de protection de l’environnement.


Concernant les tâches dans la maison, elles sont réparties de façon très simple. La maîtresse de maison a pu me montrer comment elle s’occupait des tâches ménagères et de la cuisine dans la yourte. Tout en s’occupant parallèlement des enfants les plus jeunes. Il faut savoir que la préparation des produits laitiers, essentiels dans leur alimentation, leur prend beaucoup de temps et d’énergie. Toujours utile en dehors de l'habitation, j'ai pu maintes fois me montrer utile aux côtés de l'homme de famille, qui s'occupait chaque jour avec passion de son troupeau.

Les habitats et habitants, à l’opposé de nos habitudes



Symbole de la vie nomade en Mongolie, la yourte, aussi appelée ger, est la maison traditionnelle des habitants des campagnes. Bien souvent apparaissant sur les « To-Do List », qui ne rêverait pas de passer au moins une nuit sous les étoiles dans une yourte traditionnelle mongole ? J'ai pu réaliser ce rêve, et ce bien plus d'une fois durant mon voyage de 4 mois.


Malgré une urbanisation du pays cette dernière décennie, plus de la moitié des habitants continuent à vivre dans ses petits tipis couverts de peaux animales. Habitat qui a cependant beaucoup évolué depuis son apparition il y a environ 2000 ans, il faut toutefois savoir qu’une yourte est toujours montée et décorée selon un respect des coutumes assez stricte. Elle est séparée en deux parties, avec les hommes à l’ouest et les femmes à l’est, et la porte de la yourte est toujours exposée au sud. Le poêle, quant à lui - et peu importe les peuples que j'ai pu côtoyer - a toujours été positionné au centre de l’habitat.


Dès que je me suis retrouvée dans ce tipi atypique, je me suis instantanément senti perdue. Comment pourrait-on communiquer avec des personnes ne parlant pas notre langue, dont on ne comprend pas les signes, et qui ne partagent pas du tout les mêmes coutumes que nous ? Peu importe l'importance de nos différences, j'ai toujours su communiquer, à travers des gestes, des signes et des actions.


Le dessin, le chant, le rire, la cuisine, m'ont permis de partager et d’apprendre de personnes qui n'ont pas le même langage que moi. C’est ce qui fait la richesse de tels échanges culturels.

L’élevage, au centre de la vie des nomades





Ayant vécu en autarcie pendant quatre mois, j’ai pu me rendre compte de l'importance de l’élevage dans la vie quotidienne des familles nomades. J’ai pu entendre de maintes fois ce vieux dicton Kazakh « Où j’allume un feu sera ma demeure, où j’attache mon cheval seront mes pâturages. ».




Quotidiennement, la vie des mongols s’organise autour des troupeaux et du bétail. Chaque jour, nous sommes donc allés vérifier leur bonne santé, les soins à leur apporter, les nourrir et les protéger. Le nomadisme provient donc essentiellement de ce besoin qu’on les troupeaux à évoluer dans différents milieux selon les saisons. Les emplacements ont donc été minutieusement choisis par la famille et sont généralement les mêmes d’une année à l’autre.



Cinq types d’animaux sont récurrents dans chaque famille nomade, on les appelle des « museaux ». Il existe donc les museaux dits « chauds » (chevaux et moutons) et les museaux « froids » (vaches, yacks, chameaux et chèvres). Grâce aux grandes plaines de Mongolie, l’espace dédié aux pâturages est très spacieux, respectant très bien les normes d’UGB/hectare (unité gros bétail). L’un des jours favoris dans l’année dont j’ai pu être témoin est le jour de la capture des poulains qui est, comme son nom l’indique, un moment très convivial où l’on peut voir les hommes des familles essayer d’attraper les jeunes poulains sauvages pour les ramener avec les autres de leur élevage. Développant la confiance entre les animaux et les éleveurs, il est impossible de passer une telle journée à leur côté sans être ému par la force du lien et d’amour entre chacun de ses animaux et des membres des familles mongoles.

Chaque animal a une place bien spécifique et plusieurs fonctions: nourrir la famille, servir aux déplacements (chevaux et chameaux), fournir des vêtements, de la matière animale et des outils pour la confection et amélioration de la yourte. Les troupeaux sont tout ce que les mongols possèdent, et sont l’essence même de leur mode de vie.

Les migrations particulières des nomades





Lorsqu’on me parle de la Mongolie, l’image qui me vient en premier à l’esprit est celle d’une famille mongole voyageant chaque jour à dos de Przewalski (cheval sauvage mongol) et galopant les cheveux au vent. C’est bien évidemment une image totalement utopique de la migration des mongols, qui se déroule généralement 7 à 8 fois par an. Ils parcourent environ 20 km lors de chaque migration cependant, dans les régions plus montagneuses, ils peuvent parcourir jusqu’à 150 km. Les migrations les plus fréquentes arrivent en été afin d’amener le troupeau sur des terrains couverts de végétation abondante.


Il faut savoir que chaque migration est extrêmement importante et donne lieu à des cérémonies pour chacune d’elles. Cette utopie de mon imagination de la migration mongole ne sort donc pas de nulle part : le chef de famille part à la reconnaissance des lieux en galopant à cheval peu avant le début du voyage de la famille, tout en ayant revêtit ses habits les plus beaux, tandis que le reste de la famille s’agitent afin de démonter la yourte et de placer tous les biens dans une charrette.



Pendant ces voyages migratoires, j’ai pu rencontrer de nombreuses rencontres familles, ces rencontres donnant lieu à de merveilleuses nuits conviviales au coin du feu à échanger, rire et manger.


Fêtes et traditions, éléments essentielles dans la coutume mongole





« En accumulant de petites choses, on arrive à former ce qui est haut et grand. » (Proverbe mongol).

Peuple nomade depuis des décennies, les mongols ne sont pas matérialistes mais ne manquent pas de prosaïsme. Les rassemblements que j’ai pu observer chez les nomades mongols se font lors de fêtes religieuses, et de festivals qui peuvent accueillir plusieurs centaines de familles chaque mois. L’atmosphère y est toujours euphorique, et on peut voir sur les visages des sourires jusqu’aux oreilles. Ces festivals sont aussi l’occasion pour les volontaires de s’affronter dans les trois sports traditionnels que sont le tir à l’arc, la course à cheval et la lutte. Cela arrive essentiellement lors du Naadam du 11 au 13 juillet, fête qui célèbre l’indépendance de la Mongolie.


La plus grande fête se déroule en février lors du Tsagaan Sar, qui est le nouvel an lunaire mongol. Une fête qui se prépare des semaines en avance. Tout comme moi, de nombreux voyageurs se retrouvent chaque année là-bas afin de rencontrer les habitants du pays et de partager, pendant une soirée, les coutumes si particulières des nomades.




Ecrit par Camille Renaudot
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